Les maladies dentaires chez les chevaux sont très répandues, des études montrant que jusqu'à 80 % des chevaux âgés de plus de cinq ans sont touchés. Les affections courantes comprennent les pointes et les crochets des dents, les inflammations des racines dentaires, la périodontite et l'EOTRH (dissolution de la substance dentaire).
Symptômes
Les symptômes indiquant des douleurs et des troubles fonctionnels dans la bouche sont multiples. Les symptômes les plus courants sont les suivants :
- Mauvais appétit ou refus de manger
- Perte de poids
- Troubles de la mastication
- Restes de nourriture dans la bouche
- Gonflement et douleur
- Mauvaise haleine
- Écoulement nasal ou oculaire
- Salivation excessive
- Problèmes avec le mors de filet
- Changements de comportement
- Écoulement nasal unilatéral, souvent abondant
Causes
Les maladies dentaires chez les chevaux peuvent être causées par une multitude de facteurs, qui se combinent souvent. Voici les causes les plus fréquentes :
- Usure irrégulière des dents :
Les dents des chevaux poussent continuellement et s'usent en mâchant de la nourriture. Une usure irrégulière peut entraîner des pointes et des crochets tranchants qui provoquent des blessures dans la bouche. - Malposition des dents :
Des malformations congénitales ou acquises peuvent entraver l'usure naturelle des dents, ce qui entraîne des problèmes tels que des dents trop longues ou des espaces vides dans lesquels s'accumulent les restes de nourriture et qui favorisent les infections. - Alimentation :
Le type d'aliment a une influence sur l'usure des dents. Les chevaux nourris principalement avec des aliments mous comme les granulés ou l'ensilage ont souvent une usure dentaire insuffisante par rapport aux chevaux qui mangent beaucoup de fourrage grossier comme le foin ou l'herbe. - Prédisposition génétique :
Certaines races ou certains chevaux peuvent être génétiquement prédisposés aux maladies dentaires, par exemple en raison d'une qualité moindre de l'émail ou d'une forme particulière de la mâchoire. - Âge :
Les chevaux âgés sont plus susceptibles de souffrir de maladies dentaires, car leurs dents s'usent au fil des ans et deviennent plus vulnérables aux maladies. Ils peuvent notamment être touchés par la perte de dents et des maladies telles que l'EOTRH.
- Les infections :
Les infections bactériennes peuvent entraîner une inflammation des racines dentaires et une parodontite. Ces infections peuvent être favorisées par des blessures dans la bouche, une mauvaise hygiène dentaire ou des maladies systémiques. - Traumatisme :
Les blessures dues à des influences extérieures, telles que des chocs ou des coups, peuvent endommager les dents et entraîner à long terme des maladies dentaires. - Soins dentaires insuffisants :
Les chevaux qui ne sont pas régulièrement examinés et traités par un dentiste ont un risque plus élevé de développer des maladies dentaires. Des contrôles réguliers sont nécessaires pour détecter et traiter les problèmes à un stade précoce. - Maladies systémiques :
Des maladies telles que le syndrome de Cushing ou le diabète peuvent affecter la santé bucco-dentaire et augmenter le risque de maladies dentaires.
Diagnostic
Le diagnostic des maladies dentaires chez les chevaux nécessite un examen minutieux et systématique, réalisé par l'un de nos vétérinaires spécialisés. Tout commence par une anamnèse détaillée, au cours de laquelle le propriétaire est interrogé sur les particularités du comportement alimentaire, la perte de poids ou les changements de comportement du cheval. Il procède ensuite à un examen clinique approfondi, au cours duquel la bouche du cheval est inspectée. Les signes d'enflure, de plaies, de mouvements de mastication irréguliers et de restes de nourriture dans la bouche sont recherchés.
L'examen des dents proprement dit se fait souvent à l'aide d'une muselière pour maintenir la bouche ouverte et d'une source de lumière spéciale pour bien voir les molaires postérieures. Notre vétérinaire palpe les dents afin d'identifier les abrasions irrégulières, les arêtes vives ou les crochets. Il vérifie également la mobilité des dents afin de détecter les dents mobiles qui pourraient indiquer des problèmes plus profonds.
En complément de l'examen physique, des outils de diagnostic tels que les radiographies ou les endoscopies sont souvent utilisés. Les radiographies permettent d'identifier des problèmes plus profonds, tels que les inflammations des racines dentaires ou les caries cachées, qui ne sont pas visibles de l'extérieur. Les endoscopies permettent d'observer en détail la cavité buccale et les sinus afin d'y déceler d'éventuelles maladies.
Cette approche diagnostique complète permet de détecter les maladies dentaires à un stade précoce et de les traiter de manière ciblée afin d'assurer le bien-être et la santé du cheval.
Traitement
Le traitement des maladies dentaires chez les chevaux commence généralement par un nettoyage minutieux des dents et une correction de l'usure irrégulière des dents, ce que l'on appelle souvent le "râpage des dents". Cette procédure permet d'éliminer les arêtes vives et les crochets afin d'éviter les lésions dans la bouche et de favoriser une usure régulière des dents.
En cas de maladies inflammatoires, telles que l'inflammation des racines dentaires ou la parodontite, on a souvent recours à des antibiotiques et à des médicaments anti-inflammatoires pour lutter contre les infections et soulager la douleur. Dans les cas graves, il peut être nécessaire d'extraire les dents concernées, notamment si elles sont très endommagées ou infectées. Nous disposons de la technique et du savoir-faire nécessaires pour ce type d'intervention.
Après une extraction dentaire ou un autre traitement invasif, il est important de procéder à un suivi minutieux afin de surveiller la guérison et d'éviter les complications. Cela comprend des examens de contrôle réguliers et, si nécessaire, des adaptations de l'alimentation afin de minimiser la charge sur la bouche et de favoriser la guérison.
Prévention
Des examens dentaires réguliers, tous les 6 à 18 mois selon les besoins individuels, permettent de détecter et de traiter les problèmes à un stade précoce, avant qu'ils n'aient de graves conséquences. L'adaptation de l'alimentation, par exemple en donnant suffisamment de fourrage grossier, peut également contribuer à favoriser l'usure naturelle des dents et à prévenir les maladies dentaires.
L'ensemble de ces mesures constitue une approche globale du traitement et de la prévention des maladies dentaires chez les chevaux, visant à préserver la santé bucco-dentaire et le bien-être des animaux.