Le syndrome de Cushing chez le cheval, également connu sous le nom de syndrome de Cushing équin (SCE) ou de Pituitary Pars Intermedia Dysfunction (PPID), est un trouble hormonal fréquent chez les chevaux âgés. Il est causé par un dysfonctionnement de l'hypophyse, une glande située dans le cerveau, qui entraîne une surproduction de l'hormone ACTH. L'augmentation du taux d'ACTH entraîne ensuite une sécrétion accrue de cortisol, l'hormone du stress, qui a des répercussions sur diverses fonctions corporelles. Les conséquences du syndrome de Cushing sont par conséquent très variées. On estime que jusqu'à 20% des chevaux de plus de 15 ans peuvent être touchés.

Symptôme

Le syndrome de Cushing (syndrome de Cushing équin, SCE ou PPID) chez les chevaux se traduit par une multitude de symptômes dus aux déséquilibres hormonaux de l'organisme. Voici les principaux symptômes :

  • Pelage long et bouclé (pas de perte complète du pelage d'hiver)
  • augmentation de la transpiration
  • Perte de poids et fonte musculaire
  • Accumulation de graisse, en particulier au-dessus des yeux, sur la nuque et à la 
    base de la queue
  • augmentation de l'absorption d'eau et de l'excrétion d'urine
  • Abattement et fatigue
  • Infections récurrentes
  • Modification de la forme du corps (certains chevaux développent un ventre affaissé et perdent leur forme corporelle typique)
  • Changements de comportement : Les chevaux atteints de PPID peuvent présenter des changements de comportement, tels qu'une irritabilité accrue ou de l'apathie.
  • Fourbure
  • Cécité

Causes

Le syndrome de Cushing a notamment les déclencheurs suivants :

Processus de vieillissement

comme chez les humains, certains organes et fonctions corporelles des chevaux peuvent ne plus fonctionner aussi bien avec l'âge. Chez les chevaux âgés, l'hypophyse est souvent touchée.

Dysfonctionnement de l'hypophyse

l'hypophyse est une glande importante du cerveau qui produit de nombreuses hormones. Chez les chevaux atteints du syndrome de Cushing, cette glande ne fonctionne pas correctement et produit un excès de certaines hormones, principalement l'ACTH.

Surproduction de cortisol

la surproduction d'ACTH incite le cortex surrénal à produire davantage de cortisol. Le cortisol est une hormone de stress qui peut être nocive en trop grande quantité et qui est à l'origine de nombreux symptômes du syndrome de Cushing.

Diagnostic

Le diagnostic commence par un examen clinique approfondi effectué par l'un de nos vétérinaires, qui recherche les symptômes typiques. En complément, des informations sont demandées sur l'âge du cheval, les changements de comportement et les problèmes de santé antérieurs.

Des tests de laboratoire spécifiques sont effectués pour confirmer le diagnostic. Le test ACTH mesure le taux d'hormone ACTH dans le sang, qui est souvent élevé chez les chevaux atteints du syndrome de Cushing. Un échantillon de sang est prélevé et analysé en laboratoire.

Le test de suppression à la dexaméthasone (DST) est un autre test qui consiste à administrer de la dexaméthasone, un corticostéroïde, au cheval. Normalement, cela supprimerait la production d'ACTH et donc de cortisol. Des analyses de sang avant et après l'administration montrent si le taux de cortisol diminue en conséquence. Chez les chevaux atteints du syndrome de Cushing, le taux de cortisol reste souvent élevé.

Dans de rares cas, des techniques d'imagerie telles que l'échographie ou l'IRM peuvent être utilisées pour examiner directement la glande pituitaire.

Le syndrome de Cushing étant une maladie chronique, il est utile d'observer les symptômes à long terme, sur une période prolongée. Des contrôles vétérinaires réguliers sont importants à cet égard. En outre, il convient d'exclure d'autres maladies susceptibles de provoquer des symptômes similaires. Il s'agit notamment du diabète insipide, des maladies de la thyroïde et d'autres troubles hormonaux.

Traitement

Le syndrome de Cushing ne peut pas être guéri, c'est pourquoi le traitement vise à contrôler les symptômes et à améliorer la qualité de vie. Pour ce faire, différentes approches sont utilisées en combinaison. Le traitement principal consiste en l'administration de médicaments qui régulent la production excessive d'hormones.

Outre le traitement médicamenteux, une alimentation adéquate joue un rôle important. Un régime à faible teneur en sucre et en amidon est essentiel, car les chevaux atteints du syndrome de Cushing sont plus susceptibles de souffrir de fourbure. L'alimentation doit être riche en fibres, comme du bon foin, et contenir éventuellement des compléments alimentaires spéciaux pour les chevaux souffrant de problèmes métaboliques. Des suppléments d'antioxydants, de vitamines et de minéraux peuvent également être utiles pour renforcer le système immunitaire et améliorer l'état de santé général.

De bons soins et une "bonne gestion" sont également essentiels pour le traitement. Comme les chevaux atteints du syndrome de Cushing ont souvent un pelage épais et bouclé, un brossage régulier et, si nécessaire, une tonte sont nécessaires pour réduire le risque d'infections cutanées et d'échauffement. Un entretien régulier des sabots par un maréchal-ferrant compétent est important pour prévenir ou traiter la fourbure. En outre, le stress peut aggraver les symptômes du syndrome de Cushing, d'où l'importance d'un environnement calme, sans stress, et d'une routine régulière pour le cheval.

La qualité de vie des chevaux atteints du syndrome de Cushing peut être considérablement améliorée par une combinaison de traitements médicamenteux, d'une alimentation adaptée et d'une gestion attentive. Des contrôles vétérinaires réguliers sont nécessaires pour surveiller l'état du cheval et adapter le traitement en conséquence.